Lobbys de l’agrochimie ou santé des Français : il va falloir choisir

COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Le projet de loi d’orientation agricole, dont le sénateur meusien Franck Menonville est co-rapporteur avec Laurent Duplomb, sera présenté en vote solennel au Sénat ce 18 février.

Ce projet de loi vise notamment à réintroduire des pesticides néonicotinoïdes, « tueurs d’abeilles », majoritairement interdits dans l’Union Européenne en raison de leur dangerosité pour la santé humaine et la biodiversité, mais qui bénéficient trop souvent de dérogations. Le texte prévoit également d’abolir la séparation entre la vente de produits phytosanitaires et le conseil, ce qui pose un réel problème de déontologie concernant la santé, notamment celle des agriculteurs.
La gravité du texte ne s’arrête pas là, puisque le ministre de l’Agriculture aura désormais le droit de suspendre, dans certaines conditions, une décision de l’ANSES, l’agence qui veille à la sécurité sanitaire de l’alimentation.

Avec d’autres reculs concernant la biodiversité, notamment sur l’eau et la vie aquatique et après les coups portés à l’Agence Bio et à l’Office Français de la Biodiversité, ce projet de loi poursuit le démantèlement des mesures de protection de l’environnement. Les Écologistes de Meuse souhaitent alerter sur la dangerosité de ces orientations pour l’agriculture, la santé des Français, l’environnement et, par conséquent, pour l’avenir de nos paysans et de nos territoires ruraux.

En prenant comme prétexte les difficultés actuelles du monde agricole, qui sont bien réelles, cette proposition de loi privilégie l’agro-industrie au détriment de la majorité des agriculteurs. Les quelques avancées obtenues pour faciliter les transmissions et les installations ne masquent pas l’absence d’une véritable loi foncière qui permettrait de lutter contre les agrandissements excessifs et la spéculation sur les terres agricoles.

Les solutions à développer sont bien différentes : mieux rémunérer les agriculteurs pour les services écologiques qu’ils apportent et peuvent apporter, réduire l’utilisation des produits chimiques, développer le bio dans les cantines scolaires, protéger davantage les ressources en eau, etc.

En ce qui concerne l’argument de la concurrence déloyale, nous plaidons pour uniformiser notre réglementation vers le haut, en concertation avec nos voisins européens et au-delà. Sacrifier la qualité sanitaire de notre alimentation au prétexte que certains pays feraient moins bien que nous est un non-sens, contraire à l’esprit de la construction européenne et à notre histoire.

À l’image du groupe écologiste au Sénat et de nombreux·ses paysan·nes soucieux·ses de notre avenir, nous appelons les sénateurs et sénatrices à voter contre ce projet de loi d’orientation agricole.

Les Écologistes de Meuse