Photovoltaïque au sol : trouver le bon équilibre

Nancy, le 20 juin 2025

Alors que les prix de l'électricité sont en hausse depuis plusieurs années et que nous sommes invités à réduire notre consommation énergétique, le photovoltaïque en toiture apparaît être une solution clef pour le développement des énergies renouvelables, qui permet d'exploiter des surfaces déjà artificialisées. Pourtant, partout sur le territoire, citoyens et citoyennes voient fleurir des projets solaires sur des terrains naturels ou agricoles. En Meuse par exemple, on en recense plus d'une centaine.
On pourrait penser que toute énergie renouvelable est nécessairement bénéfique, il convient néanmoins de constater que certains aménagements photovoltaïques portent atteinte aux fonctionnalités écologiques d'espaces naturels, ou entrent en conflit avec la vocation alimentaire des terres agricoles. Priorité doit être donnée aux espaces déjà artificialisés, cela relève du bon sens et d'une juste mesure : artificialiser un espace naturel qui contribue au stockage du carbone, à la régulation du cycle de l'eau, à la pollinisation, ou encore à la préservation des paysages, relève de l'absurde.
Certains projets d'agrivoltaïsme peuvent articuler transition écologique et usage agricole, à condition que ce dernier reste la finalité première. La Droite et l'Extrême-Droite ont voté ce jeudi 19 juin à l'Assemblée nationale un moratoire contre les éoliennes et le photovoltaïque. Face à cet extrémisme irresponsable, qui vise une nouvelle fois à casser la dynamique de transition énergétique, les Écologistes demandent une voie de passage modérée, qui concilient la biodiversité, la production agricole propre et durable et la production d'énergie renouvelable.
Là est bien l'enjeu du développement d'une énergie renouvelable et décarbonée. Les solutions existent, y compris pour engager les zones industrielles et commerciales, et même les bâtiments et parkings publics, à passer à la vitesse supérieure, via les documents d'urbanisme (au niveau local) ou en durcissant la législation (au niveau national) par exemple. Ne manquent que l'envie et le courage politique.
Alors que la loi prévoit l'arrêt de l’artificialisation des espaces agricoles et naturels d'ici 2050 - et c'est heureux !-, les installations photovoltaïques au sol bénéficient de dérogations ! Malheureusement cette ineptie est permise par l'État. Il incombe donc désormais aux élus locaux et leurs représentants nationaux de faire preuve de responsabilité et de prendre les décisions qui s'imposent dans l'intérêt supérieur de leurs administrés, tant actuels que futurs.

Manon Pellicori et Irène Gunepin
Porte-parole des Écologistes Lorraine et co-secrétaire des Ecologistes Meuse